Le 24-07 :
Les journées se suivent et se ressemblent. Nous nous levons, nous déjeunons, nous retournons dans la maison que nous occupons pour nous changer. J’enfile la belle salopette que m’a prêtée Adam. Ensuite, nous redescendons dans le jardin, nous allons saluer les chèvres, j’attrape la pelle et je creuse. Il faut creuser encore. Les tuyaux ont besoin d’être enterrés plus profondément. Ludka et Pixel, les deux Welsh Corgi, profitent que la terre soit retournée et humide pour s’allonger au frais. Lorsque Anna nous rejoint, Manon part traire les chèvres et les nourrir. Je me retrouve seul avec ma pelle et ma pioche. Creuser pendant 5h tous les jours, ça pousse à méditer. À tous ceux qui pensent qu’on ne se rend pas bien compte de ce que ça représente d’avoir une ferme, ils peuvent être rassurés. Je pense que Manon et moi n’avons jamais évité un travail ingrat et pour autant notre envie n’a pas été altérée, peut-être même qu’elle s’encre plus profondément à chaque bénévolat. Anna nous raconte pendant le petit-déjeuner qu’ils reçoivent souvent de la visite de curieux qui ne cessent de répéter à elle et Adam qu’ils ont une vie de rêve. Ça agace un peu Anna d’entendre ça parce que les gens ne semblent pas voir le dur labeur que ça nécessite d’avoir ce mode de vie. C’est pour ça qu’avec Manon nous avons décidé que le jour où on aura notre ferme, nous accueillerons tous ceux qui voudront venir, mais que si nous avons du travail à faire, on ne s’arrêtera pas forcément. On considère qu’il faut montrer les bons comme les mauvais côtés.
Vers 16h nous avons déjeuné puis nous sommes remontés dans notre chambre. Entre films, lecture et baby-foot… nous avons occupé une bonne partie de notre après-midi. Après le repas du soir nous n’avons pas fait long feu.
Le 25-07 :
Nous arrivons à la fin de notre mission ! Aujourd’hui il nous faut raccorder les tuyaux et demain nous devrions tout recouvrir de terre. Pendant que je creuse, Anna et Manon installent une clôture électrique pour délimiter une parcelle de terrain où les chèvres pourront aller paître. En début d’après-midi, des clients d’Adam sont passés pour lui acheter des tableaux. Adam et Anna sont en quelque sorte des paysans non professionnels, ce qu’ils produisent, ils le consomment eux-mêmes. Pour vivre, Adam vend des peintures. C’est un peintre renommé dans le monde entier, en vérité. Nous n’avons pas encore eu la chance de visiter son atelier, ce n’est pas faute d’avoir demandé pourtant, nous espérons qu’il nous fera une visite bientôt. Pendant le dîner, nous lui posons plein de questions. Comment trouves-tu l’inspiration ? Comment concilier ferme et peinture ? Quelles sont tes influences ? Quel type de peinture ? Qui sont tes clients ? Comment t’es-tu fait connaître… Il nous explique qu’il a toujours de l’inspiration, qu’une idée peut lui en amener des dizaines d’autres. Qu’il ne s’occupe pas de ce que font les autres artistes. Qu’il ne dispose pas de beaucoup de temps à consacrer à son art et qu’il a dû améliorer sa technique pour peindre plus rapidement. Et bien d’autres choses passionnantes qui, à mon avis, mériteraient une interview 🙄.