Nous avons failli ne jamais partir ce matin. J’ai supplié Manon de me laisser dormir une journée de plus dans la tente. Malheureusement (ou heureusement), nos gourdes étaient complètement vides. Je lui ai même proposé un système de récupération d’urine que j’avais vu dans “Man versus Wild”, mais je ne me souvenais plus s’il fallait chauffer pendant 15 secondes à 72°C ou à 85°C… à moins que ce ne soit pour pasteuriser le lait cru… Enfin bon ! Nous avons préféré partir.

Nous avons emprunté des petits chemins de terre qui longeaient la mer. Par moments, ça grimpait dur à travers la forêt. Mais nous avons fait l’Islande ! Ce n’est pas une petite pente de rien du tout qui va nous faire faire demi-tour !

Vers 13h, nous nous arrêtons toujours en bord de mer pour déjeuner. Pendant que Manon prépare de délicieuses pâtes aux poivrons, je m’amuse à survoler la canopée avec mon mini drone… 🙄

Pendant la digestion, nous nous attaquons à un problème de taille : notre itinéraire. Dans quels pays allons-nous poursuivre notre voyage ? Nous avions prévu de voyager à travers l’Europe centrale jusqu’en Turquie, puis de nous diriger vers l’Asie. Cependant, il est difficile, voire impossible, de voyager en Asie sans prendre l’avion et sans passer par la Chine. Malheureusement, nous avons récemment appris que les visas pour la Chine ne peuvent être obtenus que depuis notre pays de résidence, la France. Si nous devons rentrer en France pour obtenir nos visas, cela pose un autre problème; les visas ne seraient valables que pour une durée de trois mois avant d’arriver dans le pays. Et rejoindre la Chine en trois mois en partant de la France à vélo c’est très compliqué.

Nous pourrions envisager un autre moyen de transport entre la France et la Chine, mais cela nous ferait éviter de nombreux pays que nous aurions aimé prendre le temps de découvrir. Rejoindre l’Asie semble très compromis, alors nous nous demandons si nous ne devrions pas changer complètement notre itinéraire pour partir en Afrique, par exemple. C’est une décision assez difficile. Il y a tant de pays en Asie que nous aimerions connaître. Si nous décidons de partir pour l’Afrique, il faudra bien qu’on se renseigne, car de nombreux pays sont instables, et comme nous l’avons toujours dit, nous ne voulons pas mettre notre sécurité en danger.

Pour le moment, nous avons décidé de continuer à pédaler jusqu’en Arménie, car jusque là-bas, au moins, nous n’aurons pas de problèmes de visa. Si d’ici là, nous n’avons toujours pas obtenu de visa chinois, ce qui semble très probable, nous ferons demi-tour et prendrons une décision. Pour le moment, rentrer en France pour demander des visas chinois ne nous semble pas être une solution viable. Nous nous sommes posé la question de savoir si nous préférerions prendre l’avion pour éviter la Chine et arriver en Asie, mais pour le moment, nous sommes tous les deux d’accord pour dire que prendre l’avion serait un échec.

Pendant nos réflexions, le temps a passé et nous reprenons la route vers 14h30. Nous faisons une pause dans des toilettes publiques pour faire notre vaisselle. Il est 15h30.

L’après-midi se déroule tranquillement sur des routes jolies sans être exceptionnelles. Nous avons fait l’Islande, après tout ! Ce ne sont pas trois biches dans une réserve naturelle qui vont nous émerveiller ! (C’est faux)

À 17h30, nous décidons que nous avons assez pédalé pour aujourd’hui. Devinez où nous passons la nuit ? Dans une forêt, bravo ! Comment avez-vous deviné ?! Nous montons la tente au milieu des insectes. Les moustiques sont tellement gros ici qu’on pourrait les utiliser pour apprendre aux enfants à faire de l’équitation !