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Au moment de repartir ce matin, le pneu de Flavien est encore à plat. Au moment de le regonfler, il se rend compte que le pitchou pour gonfler était mal remis, d’où le fait que tout l’air sortait. Heureusement que ça s’arrange, parce qu’on est dimanche, et on est perdus dans la pampa encore! On pédale le long du canal d’Elbląg, c’est un peu le canal du midi polonais ! On retrouve la fraîcheur, les arbres le long de l’eau, les racines qui font des bosses par terre, mais surtout on découvre un nouveau mécanisme différent des écluses : des plans inclinés où les bateaux sont transportés par des chariots en bois sur des rails. On croit regarder un manège avec de gros bateaux, c’est très surprenant ! Le mécanisme des rails fonctionne uniquement avec l’eau du canal.
Après avoir observé ça on repart jusqu’à s’arrêter dans une petite épicerie pour notre repas de midi. Il y a toujours plusieurs polonais qui nous observent, mais lorsqu’ils peuvent un peu discuter avec nous ils le font ! Après-manger on a un peu de pluie qu’on apprécie fortement avec la chaleur de ces derniers jours, mais les routes sablonneuses ont raison de notre forme. Après 44km on se pose dans une forêt.

Ce matin, après le petit déjeuner, nous avons pris quelques minutes pour réparer les trous dans la tente. Ensuite, nous avons rejoins la route et nous nous sommes arrêtés pour regonfler mon pneu qui s’était dégonflé à nouveau. Resultat, nous sommes partis à 10h30. Il faisait déjà très chaud. Ce matin, notre itinéraire nous amène à rouler le long du canal d’Elblag. On y découvre des plans inclinés, qui sont en réalité des espèces d’ascenseurs à bateaux. Ces plans inclinés ont été construits entre 1844 et 1860 et étaient initialement utilisés pour transporter des marchandises. Lorsqu’un bateau arrive au début de la pente, il manœuvre pour s’insérer sur une plateforme en bois. Cette plateforme est ensuite remontée sur des rails, alimentés par la force hydraulique. Ce type de technologie hydraulique, unique au monde, fonctionne de manière similaire à un vieux moulin. Les roues hydrauliques, actionnées par l’eau, fournissent l’énergie nécessaire pour tirer les câbles qui permettent de déplacer les plateformes des bateaux. Observer le ballet de ces embarcations qui entrent et sortent de l’eau pour passer d’importants dénivelés était vraiment impressionnant. Cet ingénieux système permet de compenser un dénivelé de 99,52 mètres sur une distance de 9,6 kilomètres. Bluffant !

Nous n’avons pas beaucoup roulé avant de nous arrêter pour déjeuner. Étant donné qu’on était dimanche, nous avons eu du mal à trouver une épicerie ouverte pour acheter de quoi manger. Nous avons finalement trouvé un petit commerce dans un village perdu. Nous y avons acheté du pain et un peu de charcuterie, et avant de partir, j’ai demandé à ce qu’ils remplissent nos gourdes avec de l’eau. Comme il était difficile de me faire comprendre, ils m’ont apporté une bouteille d’eau. J’ai essayé d’expliquer que je voulais de l’eau du robinet et que je ne voulais pas acheter de bouteille d’eau. Ils m’ont alors proposé de prendre la bouteille sans payer. Cela nous a fait quelque chose, à Manon et moi. ils ne semblent pas être bien riches. Au premier abord, les polonais paraissent rustres. Ils sourient très peu et nous observent très attentivement lorsque nous sommes dans le magasin. Mais en réalité, jusqu’à présent, ils se sont tous montrés extrêmement généreux.

Nous reprenons notre route à travers des forêts où les chemins sablonneux rendent la conduite difficile sans tomber. Il se met à pleuvoir abondamment. Cela nous rafraîchit instantanément, et c’est très agréable. Les crapauds en profitent pour traverser la route sans regarder à gauche et à droite, Il nous faut donc être très vigilants pour ne pas les écraser !

Nous décidons de nous poser dans la forêt pour passer la nuit. Il est encore tôt, ça nous laisse du temps pour faire autre chose que du vélo ! Au moment de nous coucher, le matelas de Manon se met à gonfler comme un ballon de baudruche. Les coutures entre les boudins du matelas ont visiblement craqué, comme ça, d’un coup, sans raison. On reste abasourdis. Manon a acheté son matelas en Irlande, soit il y a 7 mois. Elle avait dépensé 145€. Nous voilà tous les deux à la recherche d’un matelas. Le plus gros de notre budget, ce sont les réparations de matériel. Rien ne nous dure plus de quelques mois. C’est épuisant et décourageant. À ce rythme-là, on ne va pas tarder à rentrer !